En 400 avant J.-C., Hippocrate croyait que le paludisme était causé par la mauvaise qualité de l’air, en particulier à proximité des marais et des lacs. Le nom « paludisme » viendrait du latin palus qui signifie « marais ». En anglais, paludisme se dit « malaria » ou « mal’aria » qui signifie « mauvais air » en italien[1]. Toutefois, le paludisme n’a rien à voir avec un air vicié : il s’agit en fait de l’endroit où vivent les moustiques porteurs du parasite du paludisme (souvent près des marais et des lacs). Les moustiques femelles sont seules porteuses des parasites qui sont injectés dans le corps lorsque ces dernières piquent et sucent le sang pour se nourrir.
La propagation rapide du paludisme super-résistant en Asie du Sud-Est est devenue une préoccupation mondiale. Le paludisme est la maladie parasitaire qui touche le plus la population humaine. Bien que la plupart des décès liés au paludisme surviennent en Afrique, la résistance aux antipaludéens est d’abord apparue en Asie du Sud-Est. Les artémisinines, composés antipaludéens dérivés de plantes d’origine chinoise, constituent aujourd’hui le meilleur traitement contre le paludisme. Malheureusement, en 2008, des chercheurs ont découvert en Asie du Sud-Est une souche de paludisme devenue résistante à l’artémisinine.
Chaque année, environ 212 millions de personnes sont infectées par le paludisme. Si la souche résistante aux antipaludéens se répandait en Afrique, où 92 % des décès liés au paludisme surviennent, cela ne ferait qu’empirer une crise déjà majeure.
La lutte contre les moustiques et l’arrêt de la surconsommation d’antipaludéens sont les piliers de cette lutte contre le paludisme et la résistance aux médicaments. Les personnes exposées à une infection par le paludisme doivent utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticide et en pulvériser à l’intérieur des habitations. Tous les malades suspectés d’être atteints de paludisme devraient être confirmés en utilisant un test de diagnostic rapide (TDR) ou à l’aide d’un microscope avant de recevoir un traitement.[3] Sinon, il est à craindre qu’une surconsommation de ces médicaments perpétuera le problème de la résistance aux antipaludéens.
Quelques vidéos à propos du paludisme et de la résistance aux antipaludéens :
Herbes et Empires : Bref historique des médicaments antipaludéens
Propagation du paludisme super-résistant en Asie du Sud-Est
Partenariats américains dans le domaine de la santé au Mékong : Élimination du paludisme résistant à l’artémisinine
Références
1 Bierhoff, M. (29 juin 2018). Malaria? I don't smell anything. Consulté sur : https://bierhoffgoesviral.com/2017/12/01/malaria-i-dont-smell-anything/
2 White, N. J. (n.d.). Nick White: Artemisinin therapy for malaria. Consulté sur : http://www.tropmedres.ac/nick-white-artemisinin-therapy-for-malaria
3 OMS (27 mars 2019). Fact sheet about Malaria. Consulté sur : http://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/malaria