L’empreinte antibiotique est un outil permettant de communiquer l’ampleur globale de l’utilisation des antibiotiques par les humains et les animaux ainsi que ses conséquences au niveau écologique.[[1],2] Il existe une vraie similitude entre l’empreinte carbone et l’empreinte antibiotique (Figure 1). Nous avons tous besoin d’énergie pour vivre, mais l'utilisation d’une trop grande quantité d’énergie a été le moteur du changement climatique à l’échelle mondiale. De même, les humains et les animaux ont besoin d’antibiotiques s’ils sont infectés par des bactéries. Cependant, la surutilisation ou une mauvaise utilisation des antibiotiques favorisent les bactéries résistantes aux antibiotiques et finiront par augmenter le nombre de décès d’humains et d’animaux sur le long terme.[1]
L’empreinte antibiotique peut être estimée en additionnant la quantité totale d’antibiotiques consommés en santé humaine et animale dans un pays donné (Figure 2). L’utilisation d’antibiotiques en agriculture est un élément important de notre empreinte antibiotique. En effet, la plupart des antibiotiques administrés aux animaux sont excrétés sans être métabolisés dans les réseaux d’égouts et les sources d’eau, ce qui favorise la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques dans l’environnement local.
Comme pour l’empreinte carbone, l'empreinte antibiotique de chaque pays disposant de données officielles pourrait être présentée et comparée (Figure 3). Ces données informeraient à la fois les décideurs politiques et les citoyens. Par exemple, les gens pourraient se demander « Quelles quantités d’antibiotiques sont utilisés dans les pays qui ne disposent pas de données officielles ? » ou « Je ne savais pas que tant d’antibiotiques étaient utilisés chez l’homme et dans la production alimentaire dans mon pays – cette quantité est-elle en recul ? »

Figure 1 : L’empreinte carbone (à gauche) et l’empreinte antibiotique (à droite).

Figure 2 : Exemple de l’empreinte antibiotique du Royaume-Uni en 2017.[2]

Figure 3 : Exemples d’empreinte antibiotique par pays (tonnes métriques) en 2015.[2]
Pour en savoir plus sur « l’empreinte antibiotique », consultez le site www.antibioticfootprint.net
Références
1 Limmathurotsakul, D., Sandoe, J. A., Barrett, D. C., Corley, M., Hsu, L. Y., Mendelson, M. Howard, P. (2019). ‘Antibiotic footprint’ as a communication tool to aid reduction of antibiotic consumption. Journal of Antimicrobial Chemotherapy. doi:10.1093/jac/dkz185
2 AntibioticFootprint. (n.d.). Consulté sur : http://www.antibioticfootprint.net/