La multirésistance aux médicaments est un problème principalement d’origine humaine. Par exemple, la tuberculose multirésistante (TB-MR) est causée par une administration inadéquate ou inappropriée des antibiotiques antituberculeux.[1] En raison de la durée du traitement nécessaire (minimum 6 mois) et des effets secondaires, le mésusage de ces médicaments est chose commune. Lorsque les patients se sentent mieux, ils arrêtent, à tort, de prendre leur traitement. La bactérie responsable de la tuberculose, qui n’est pas encore complètement éliminée de l’organisme, développe alors une résistance aux médicaments de première intention que le patient a déjà pris. Quand les patients retombent malades, non seulement la bactérie ne réagit plus aux médicaments de première intention, mais elle est hautement contagieuse et mortelle.
Les ERC (entérobactéries résistantes aux carbapénèmes) sont une famille de bactéries multirésistantes. Elles ont évolué de telle sorte que la plupart des antibiotiques ne peuvent pas les tuer, si bien que l’on parle de « superbactéries ». La colistine est un antibiotique utilisé comme traitement de dernier recours pour l’ERC et de nombreuses autres infections bactériennes à Gram négatif multirésistantes. L’utilisation excessive d’antibiotiques en milieu hospitalier et dans les communautés a favorisé la croissance de bactéries comme les ERC. Ces bactéries multirésistantes peuvent se propager et infecter de nombreuses personnes.
L’Acinetobacter multirésistant est l’un des principaux agents pathogènes résistant aux antibiotiques circulant en milieu hospitalier. Historiquement, les carbapénèmes constituaient le meilleur traitement des infections causées par l’Acinetobacter multirésistant. Toutefois, la surconsommation et la mauvaise utilisation de nombreux antibiotiques, y compris des carbapénèmes, a entraîné le développement et la propagation de l’Acinetobacter résistante au carbapénème. Cette bactérie cause désormais de graves infections extrêmement difficiles à traiter.
Pour lutter contre le problème de la multirésistance, les hôpitaux doivent améliorer leur niveau d’hygiène en veillant à ce que chacun se lave les mains avant et après avoir été en contact avec les patients et leur environnement, mais aussi mettre en œuvre et appliquer un programme de bon usage des antibiotiques. En outre, il est important que tous les membres de la communauté participent à cet effort en se lavant les mains, en veillant à leur hygiène et en stoppant la surconsommation ou le mésusage des antimicrobiens.
Quelques vidéos sur la multirésistance aux antibiotiques :
La tuberculose multirésistante : Aucune promesse, par Ron Haviv au Tajikistan
Références
1 Huber, C. (20 mars 2017). The Causes of Multi-Drug Resistant Tuberculosis. The Borgen Project. Consulté sur : https://borgenproject.org/causes-multi-drug-resistant-tuberculosis/